Appliquez l’étiquette avec sincérité
Si dans la pratique du kendo, la seule préoccupation est de gagner ou de ne pas perdre, on a un comportement d’animal. Il faut penser, lorsqu’on pratique, que son partenaire vous apporte quelque chose, qu’il vous enseigne quelque chose.
Par exemple, si je suis marqué en kote, c’est parce que j’ai une mauvaise attitude que mon partenaire, en quelque sorte, a mise en évidence et je dois lui en être reconnaissant. Bien entendu, celui qui a marqué kote doit avoir une pensée réciproque: « j’ai appris quelque chose à mon partenaire », et non pas seulement, « je l’ai marqué ». D’une manière générale il faut avoir dans le dojo une attitude humble et respectueuse.
Tout pratiquant qui a une petite expérience connaît les règles de l’étiquette. Ce qui est important c’est de les appliquer avec le maximum de cœur, de sincérité. Par exemple, lorsqu’on salue son partenaire avant le geiko, une bonne attitude (au départ, regarder son partenaire dans les yeux – s’incliner correctement) est une invitation respectueuse. En revanche une attitude désinvolte ou purement formelle est une forme de mépris pour son partenaire. Il faut donc, je le répète, avoir du cœur.
Ensuite on doit moduler son attitude en fonction du niveau de son partenaire. Si on pratique avec le sensei et qu’il vous marque un point, c’est à la limite normal, aussi n’est-il point besoin de lui indiquer que l’on est marqué par la formule mairi mashita comme on le fait avec un partenaire de son niveau. On peut cependant ponctuer chaque ippon du sensei par une légère inclinaison de la tête. A la fin du geiko on le remercie globalement par la formule domo arigato gozaimashita.
Extrait de l’entretien avec Maître Mineo NAKAYAMA de la police de Tokyo (alors, 7ème kioshi)
pour le numéro 1 de Voix du Kendo en 1980, par Maître K. YOSHIMURA.